Union des producteurs fermiers de Dordogne, du Gers
et du Lot
Le 5 février 2016
Monsieur le Ministre,
Les
dernières informations que nous avons eu concernant l’arrêté de biosécurité
sont inacceptables pour les producteurs fermiers en vente directe.
Alors que
nous avons discuté avec l’ITAVI un certain nombre d’aménagements pour
considérer nos exploitations comme une seule unité de production avec
possibilité de dérogation à la bande unique, aucune de ces dispositions n’est
reprise dans le texte proposé.
La possibilité
de dérogation évoquée à l’article 9 ne fait aucune référence à la production en
cycle complet et nous n’avons aucun élément concret permettant de dire que
notre mode de fonctionnement sera pris en compte dans la note d’instruction du
ministre. La systématisation d’un sas par unité de production (bâtiment) qui ne
peut-être réalisé dans nos systèmes d’élevage, nous questionne aussi fortement.
L’élevage en
bandes multiples est l’essence de la vente directe puisqu’il permet de fournir
nos clients de manière régulière. Si ce principe n’est pas accepté, moyennant la mise en place de plans de
biosécurité adaptés à nos pratiques, c’est la mort de l’élevage fermier.
Nous tenons
à rappeler que nous sommes disposés à participer à l’effort collectif de
prévention de la maladie mais que le risque de dissémination de la maladie par
nos élevages est limité du fait de la non sortie d’animaux vivants de
l’exploitation.
Le principe
de fonctionnement en bande unique tel que proposé par le CIFOG n’est pas
forcément la solution à tous les maux (la majorité des 69 cas observés
proviennent d’exploitation avec des unités de production fonctionnant en bande
unique).
Nous voyons
bien que c’est notre mode de production qui est visé puisque la demande
d’autorisation d’entrée de personnes, avec un protocole approprié ( tenue
spéciale, couloirs de visite…), pour les visites et les fermes pédagogiques a
été rejeté, alors que ceci est l’essence même de notre démarche que de faire
découvrir et partager notre amour du métier.
Nous tenons
à vous faire part de notre profond désaccord avec ce texte qui signe la mort de
la production fermière en vente directe, production qui emploie presque autant
de main d’œuvre que la filière longue et qui porte l’image de qualité de nos
produits.
Nous vous
demandons de revenir sur ce texte et de prendre réellement en compte les
discussions positives que nous avons eu avec l’ITAVI pour nous permettre de
continuer à maintenir nos activités et nos emplois.
A une époque où un frémissement se fait
sentir chez les consommateurs pour une façon de consommer plus proche des producteurs,
vous allez rayer de la carte une production fermière qui colle justement à
cette nouvelle demande.
Une production qui a fait le choix
d’une agriculture plus saine, plus propre, créatrice d’emploi, peu gourmande en
financement PAC et qui occupe des territoires de plus en plus en déshérence.
Une agriculture qui accueillant les vacanciers sur les exploitations tisse du
lien avec une société urbaine qui a perdu ses repères. Une agriculture qui
donne de l’attrait à ces territoires touristiques et œuvre a leur
développement.
En restant à
votre disposition pour toute discussion sur ces éléments,
L’union
Départementale des producteurs de Dordogne, Benoit Logié 06 70 96 33 77
La Confédérations
Paysanne du Lot, Pierre Dufour 06 74 19
26 02
La
Confédération Paysanne du Gers, Sylvie Colas 05 62 68 72 50
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