samedi 13 février 2016

Lettre au ministre de l'agriculture



Union  des producteurs fermiers de Dordogne, du Gers et du Lot

Le 5 février 2016


 Monsieur le Ministre,

Les dernières informations que nous avons eu concernant l’arrêté de biosécurité sont inacceptables pour les producteurs fermiers en vente directe.

Alors que nous avons discuté avec l’ITAVI un certain nombre d’aménagements pour considérer nos exploitations comme une seule unité de production avec possibilité de dérogation à la bande unique, aucune de ces dispositions n’est reprise dans le texte proposé.
La possibilité de dérogation évoquée à l’article 9 ne fait aucune référence à la production en cycle complet et nous n’avons aucun élément concret permettant de dire que notre mode de fonctionnement sera pris en compte dans la note d’instruction du ministre.  La systématisation d’un sas par unité de production (bâtiment) qui ne peut-être réalisé dans nos systèmes d’élevage, nous questionne aussi fortement.

L’élevage en bandes multiples est l’essence de la vente directe puisqu’il permet de fournir nos clients de manière régulière. Si ce principe n’est pas accepté, moyennant la mise en place de plans de biosécurité adaptés à nos pratiques, c’est la mort de l’élevage fermier.

Nous tenons à rappeler que nous sommes disposés à participer à l’effort collectif de prévention de la maladie mais que le risque de dissémination de la maladie par nos élevages est limité du fait de la non sortie d’animaux vivants de l’exploitation.
Le principe de fonctionnement en bande unique tel que proposé par le CIFOG n’est pas forcément la solution à tous les maux (la majorité des 69 cas observés proviennent d’exploitation avec des unités de production fonctionnant en bande unique).

Nous voyons bien que c’est notre mode de production qui est visé puisque la demande d’autorisation d’entrée de personnes, avec un protocole approprié ( tenue spéciale, couloirs de visite…), pour les visites et les fermes pédagogiques a été rejeté, alors que ceci est l’essence même de notre démarche que de faire découvrir et partager notre amour du métier.

Nous tenons à vous faire part de notre profond désaccord avec ce texte qui signe la mort de la production fermière en vente directe, production qui emploie presque autant de main d’œuvre que la filière longue et qui porte l’image de qualité de nos produits.

Nous vous demandons de revenir sur ce texte et de prendre réellement en compte les discussions positives que nous avons eu avec l’ITAVI pour nous permettre de continuer à maintenir nos activités et nos emplois.

A une époque où un frémissement se fait sentir chez les consommateurs pour une  façon de consommer plus proche des producteurs, vous allez rayer de la carte une production fermière qui colle justement à cette nouvelle demande.
Une production qui a fait le choix d’une agriculture plus saine, plus propre, créatrice d’emploi, peu gourmande en financement PAC et qui occupe des territoires de plus en plus en déshérence. Une agriculture qui accueillant les vacanciers sur les exploitations tisse du lien avec une société urbaine qui a perdu ses repères. Une agriculture qui donne de l’attrait à ces territoires touristiques et œuvre a leur développement.


En restant à votre disposition pour toute discussion sur ces éléments,


L’union Départementale des producteurs de Dordogne, Benoit Logié 06 70 96 33 77
La Confédérations Paysanne du Lot,  Pierre Dufour 06 74 19 26 02
La Confédération Paysanne du Gers, Sylvie Colas 05 62 68 72 50

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