samedi 13 février 2016

Appel du MODEF des Landes

Une filière et des producteurs sacrifiés...
Jeudi dernier à Paris, nos représentants professionnels ont surpris les autorités sanitaires en
acceptant sans contre proposition les mesures proposées.

Pourtant, des aménagements par zones et dans le temps auraient dû être défendus....
L’arrêt brutal de la production va avoir des conséquences catastrophiques pour l'ensemble de la
filière foie gras.
De l'accouvage à la commercialisation en passant par les producteurs et la
transformation, 30 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects sont impactés.
Dans cette crise, les producteurs n'ont pas été défendus et vont payer lourdement
l'addition.
Les gros industriels exportateurs de volailles (Tilly-Sabco...) ont réussi à sauver leurs débouchés
tout en affaiblissant une filière concurrente sur le marché des volailles.

La crise de l'influenza aviaire, on nous le répète régulièrement, n'est pas un enjeu de santé
publique. Alors, pourquoi nos représentants ont-ils accepté cela aussi facilement ? Parce qu'ils
représentent avant tout les intérêts des entreprises industrielles :
1. Cette crise sanitaire va permettre aux gros opérateurs de restructurer la filière en éliminant
tous les petits élevages, à l'image de qui se fait régulièrement dans le porc en Bretagne. Et,
le président du Cifog prépare déjà les esprits : « Nous devons changer notre manière de
produire ».
2. Cela va permettre d'écouler des stocks de foie gras (6 000 t au total) et de magrets que se
traînent certains opérateurs locaux.
3. Les nouvelles mesures de bio sécurité vont engendrer des investissements dans des
bâtiments « en dur » dans les parcours et peut-être la bande unique. Tout cela contribue
aussi à cette restructuration de la filière.
Lorsque le Président du Cifog dit : « On ne laissera personne au bord de la route », c'est faux !
L'objectif est de faire disparaître tous les producteurs qui ne veulent pas rentrer dans le rang et de
parachever l'industrialisation de la filière.
L'heure est grave pour les producteurs qui doivent s'organiser pour se faire
entendre
Avec les producteurs, le Modef demande tout de suite :
 L'assouplissement du plan de vide sanitaire (4 semaines),
 Un statut sanitaire particulier concernant les producteurs label et en vente directe
(éleveur-gaveur en autarcie),
 Un accompagnement financier dans les plus brefs délais, clairement identifié pour
les producteurs en fonction du manque à gagner (avec les spécificités des
producteurs fermiers) et indépendant des indemnisations pour les autres maillons
de la filière.
 Le refus de toute dérogation visant à abaisser le cahier des charges Label ou IGP
pour « rattraper » la baisse de production (augmentation de densités, abaissement
de la durée de gavage...).
Les producteurs doivent être associés à la définition des solutions :
 Les recherches sur un vaccin doivent aboutir rapidement,
 Les mesures de biosécurité doivent être économiquement supportables et
compatibles avec nos élevages plein air (schéma de production avec moins
d'investissements).
La revalorisation de la rémunération des producteurs est impérative pour mettre un
terme au cercle vicieux : augmentation des volumes qui alimente la surproduction
et pèse sur les prix aux producteurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire